La mélancolie
Le vent de la tristesse est venu sans crier garde
Apportant avec lui une pluie de larmes.
Scrutant l'horizon, à l'abri, elle regarde
Et n'aperçoit que des silhouettes grises
Se hâtant sous les lumières blafardes
Des réverbères au halo mouvant sous la bise.
Un bruit plus fort déchire le soir telle une alarme,
C'est la sirène lancinante des pompiers.
Maintes fois, Mariana s'est remémorée ces instants
Précédant la terrible, l'insupportable nouvelle.
Une tornade avait emporté la voiture de son fiancé,
La projetant dans les airs en tourbillonnant.
L'automobile s'est écrasée dans le grand fossé.
Les larmes de Mariana coulent sur son visage
Alors que sur les vitres, la pluie ruisselle.
Ils avaient déjà tout préparé pour leur mariage.
Un amour sans limite et des projets plein la tête !
Elle avait crié à l'injustice, demandant pourquoi
Son fiancé lui avait été enlevé,
Implorant le ciel de venir la chercher.
Mais ce n'était ni son jour, ni son heure.
Les souvenirs l'assaillaient encore une fois.
Le profond désespoir des premiers jours
S'est changé en mélancolie pour toujours.
Il lui reste des photos et quelques lettres
Quelques superbes mots d'amour
Qu'elle relit sans cesse tous les jours.
Nul n'est maître de son destin,
Ignorant tout des lendemains.
Vivons heureux l'instant présent,
Et chaque jour intensément.
Marie-Jeanne GARNIER
(J'ai écrit ce poème, histoire vraie, en hommage à une amie française partie vivre en Amérique)